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Coincé

Coincé

Coincé, une pièce de et par JonCha. Farce Contemporaine.

L'HISTOIRE - Depuis 19 ans, un homme, Étouf, vit dans son bureau. Chaque jour, il est asservi à l'angoisse de mal faire. Mais faire quoi ?

Il ne le sait pas. "On" lui a juste dit de faire. Tout retard entraînera une sanction. Dans sa peur panique d'être l'élément qui ralentira la chaîne de missions, il se prépare, il attend, il ordonne son bureau jusqu'à l'épuisement.Un homme frappe à la porte. Tassé vient pour son premier jour de travail. Et emmènera avec lui l'effondrement de leur monde et de leur humanité. Pour lui, Étouf, est celui qui peut lui apprendre un métier et lui permettre, enfin, de se créer une identité sociale. Pour Étouf, Tassé est soit l'espion de la direction, soit celui que "on" a envoyé pour le remplacer. La lutte qui se crée alors est sans issue.

Car une fois entré dans le bureau de monsieur Étouf, on ne peut plus en sortir.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Mise en scène  JonCha

Assistanat à la mise en scène 

Victoria Mackay

Interprètes  Cédric Vieira et JonCha

Création sonore  JonCha

Création lumière  Jade Rieusset​

Ce projet a reçu le soutien de: la Ville de Castelnau le Lez, La Ville de Calvisson.

En recherche de co-producteurs et d’autres dispositifs de soutien.

NOTE D'INTENTION

« Je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte » Didier Lombard, PDG de France Télécom, 2006.Qu’est-ce qui pousse un employé anonyme d’une entreprise — un père de famille, une amie, un fils ou une sœur — à préférer la mort à la démission ? Suite à l’affaire France Télécom où trente-cinq employés s’étaient suicidés en 2008 et 2009, cette question n’a cessé de me hanter.Il est acquis aujourd’hui que le bonheur est une notion culturelle qui façonne les formes sociales. Le plaisir est alors indissociable de la vie dans la cité. Dans les sociétés occidentales, très souvent, le bonheur est lié à la récompense, le plaisir à la reconnaissance sociale. Les personnages de Coincé ne luttent que pour exister, voire subir leur existence. Sortir d’une chambre ordinaire, s’élever au-dessus de la foule, ou être un maillon remplaçable dans la chaine des missions de l’entreprise revient au même. L’anonymat équivaut à la mort sociale où tout bonheur est proscrit.Quel étrange paradoxe : l’Homme risque sa vie pour son bonheur, mais les civilisations qu’il a édifiées à la sueur de son front sont à la base de sa déchéance.L’exemple que nous pourrions prendre est celui de ces travailleurs japonais qui, s’ils ne passent pas la nuit dans leur bureau, s’écroulent de fatigue dans les rues. Abandonnant leur santé pour la corporation et justifiant cet acte pour le bien-être de leur famille, ils délaissent le corps pour la production. Les entreprises leur autorisent même des « Inemuri », cette micro-sieste dans leur bureau qui est vue comme un dévouement dans le travail.

Dès lors, si le sens de la vie est de trouver le bonheur, mais que le bonheur implique une mise en danger de la vie, alors la réalité des êtres est une aporie.

C’est pourquoi passé la porte du bureau d’Étouf, il n’y a que du néant.

 

Et dans cette bulle fragile, les dangers sont partout. Parce que quand rien n’a de sens, quand les ordres donnés par la direction n’ont pas de buts sinon faire travailler plus, quand la communication entre collègues est brisée, quand l’employé est déshumanisé, les désirs deviennent flous et la folie guette.

 

“ Tassé : Dans ma chambre, sonné par l’ennui, j’ai désiré ce travail. Faire quelque chose de ma vie. Me sentir utile. Et maintenant que je suis là, je me rends compte que ce que je voulais vraiment, c’était la sécurité de ma chambre. Je veux l’immobilité et je veux le mouvement. Mais si je prends le mouvement, il n’y a plus d’immobilité possible. Si je choisis l’immobilité, je stoppe le mouvement. C’est infernal ! C’est ne pas une vie que des choix pareils.”

 

 

Traitant sur un ton résolument absurde des relations toxiques de deux subalternes incapables de communiquer, Coincé parle du mal être d'individus écrasés par un système qui privilégie l'expansion d'une entreprise plutôt que le bien-être de ses employés.

JonCha

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